samedi 19 décembre 2009

1748 Voyage Adanson au Sénégal

1748 Voyage de ADANSON au Sénégal

« Le commerce de la gomme est bien plus avantageux que le commerce de l’or. La forêt du Sahel est la plus précieuse pour la qualité de la gomme qu’elle produit ». Extrait de Michel Adanson, voyage au Sénégal en 1748

Les premiers renseignements valables sur les arbres producteurs de gomme arabique furent ceux de Michel Adanson, publiés en 1777.
Dans son premier mémoire sur « L’Acacia des Anciens », Michel Adanson, de l’Académie Royale des Sciences à Paris, reprend les travaux de Belon (1553) sur la variété acacia.
Deux siècles s’écoulent avant que l’on ne parle à nouveau de l’Acacia à gomme. En effet, bien des herboristes tentèrent à plusieurs reprises de faire le « grand voyage jusqu’au pays à gomme » - c’est-à-dire à Saint-Louis du Sénégal. Hélas, les difficultés du voyage ; la traversée du désert sur le sable brûlant ; le manque de nourriture et d’eau ; le danger d’être capturé et tué par les brigands en rebutaient plus d’un. De sorte que l’arbre à gomme reste dans l’oubli jusqu’en 1748.
C’est à cette période que Michel Adanson, sans penser aux risques, qu’il entreprend le voyage pour visiter les forêts de gommiers. De raconter à son arrivée à l’Ile du Sénégal « … un des premiers arbres que je rencontrai fut un gommier, portant le long de ses branches et de son tronc plusieurs boules de gomme, d’un blanc légèrement rosé, transparente ; je la goûtais, et sa douceur, sans fadeur, jointe à la couleur et à la forme, m’assura qu’elle ne différait aucunement de la gomme du commerce ».
« En mâchant les feuilles du gommier, on sent une légère amertume. Lorsque la terre a été humectée abondamment par les pluies qui tombent de juin à septembre. Commence à couler du tissu et des branches de l’arbre un suc gommeux qui reste attaché sous la forme de larmes vermiculés ou tortillées, ovoïdes ou sphéroïdes, ridées à leur surface d’un blanc terne, transparentes, cristallines et luisantes dans leur cassure, d’une saveur douce, accompagnée d’une légère acidité qui se laisse reconnaître par les personnes qui en font un usage habituel. Ces larmes coulent naturellement sans le secours d’une incision durant la saison sèche qui dure
d’octobre à juin ».
Il semblerait, toujours d’après les notes d’Adanson, que la récolte de gomme s’annonce abondante les premiers mois qui suivent les dernières pluies ; quelquefois, la grande sécheresse et le vent d’Est peuvent faire tomber la gomme, mais le plus grand nombre reste attaché à l’écorce de l’arbre, d’où elles sont sorties. « Les premières gousses commencent à pousser dès le mois de novembre ».

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